Le 8 mai 2017, l'Association des auteurs de la Montérégie tenait sa soirée de remise des Grands Prix du livre de la Montérégie, lors d’un 5 à 7 qui s’est déroulé à la Maison de la culture de Longueuil.
Le Prix Arlette-Cousture, décerné à un roman, un récit littéraire ou un recueil de nouvelles, a été remis à Kim Thúy pour Vi, publié en 2016 aux éditions Libre Expression.
Par sa grande maîtrise de la langue, Kim Thúy nous confirme une fois de plus son talent d’écrivaine. Avec Vi, elle nous livre un récit sensible raconté en douceur malgré la dureté de certains événements, comme si elle nous dévoilait un secret. Le minimalisme et la poésie de sa prose charment le lecteur tout au long de ce récit intrigant. L’auteure réussit également le tour de force de révéler des parfums par l’écriture en nous plongeant au cœur de son Vietnam natal. Pour notre plus grand plaisir, elle a aussi l’audace d’une fin ouverte. Le travail esthétique de Kim Thúy dans Vi est sans contredit ce qui la distingue et lui permet de se hisser en première place.
Née à Saigon en 1968, Kim Thúy a quitté le Vietnam parmi les boat people à l'âge de dix ans et s'est installée avec sa famille au Québec. Diplômée en traduction et en droit, elle a travaillé comme couturière, interprète, avocate, propriétaire de restaurant et chroniqueuse culinaire pour la radio et la télévision. Elle vit maintenant à Longueuil et se consacre à l'écriture.
Son premier livre, Ru, a été traduit dans plus de vingt-cinq langues et a remporté de nombreux prix littéraires dont le prestigieux prix du Gouverneur général du Canada 2010. Elle a ensuite fait paraître À toi, un recueil de correspondance avec Pascal Janovjak, et Mãn, finaliste au Prix des cinq continents de la francophonie 2014 et traduit en neuf langues. Tous ses titres sont publiés aux éditions Libre Expression.
Le Prix Philippe-Béha, bisannuel et décerné à l’auteur d’un album jeunesse, a été remis à Jean-François Sénéchal pour L’enquête secrète de la ruelle publié en 2015 aux éditions Jules la Mouche.
Voici un album très original de par sa forme et son genre. Une enquête qui met en scène de vraies personnes. Un voisin disparu. Les ajouts de plan de quartier de Verdun et la mise en scène réalisée avec des gens qui y demeurent stimulent l’intérêt et rendent l’intrigue encore plus réelle. D’un personnage à l’autre, l’enquête suit son cours et nous surprend avec une fin comme on les aime.
Fils de deux enseignants, Jean-François Sénéchal est né au milieu des livres. Après des études en anthropologie, il se consacre à la littérature. En 2010, il publie La mémoire des Ombres dans la toute nouvelle collection Domaine Jeunesse de Leméac. Chez le même éditeur suivront Le cri de Léa (2012), Feu (2014) et Le boulevard (2016). Les albums L'enquête secrète de la ruelle (2015) et L’enquête secrète du trésor perdu (2017) – qui vient tout juste d’être lancé – sont parus aux éditions Jules la Mouche. Jean-François Sénéchal a été plus d’une fois finaliste au Prix jeunesse des libraires du Québec, au prix Adolecteurs et au prix littéraire du Gouverneur général du Canada (texte jeunesse).
Le Grand Prix du livre catégorie Tout-petits est allé à Nadia Bélanger, pour Raphou a perdu son bonheur. L’auteure traite un thème abstrait, rarement abordé pour les petits : la notion de bonheur dans un vocabulaire adapté aux jeunes enfants. Ce texte rejoint l’un des objectifs du développement de l’enfant en CPE : l’enfant philosophe. Non moralisateur, branché sur le quotidien, il cadre le bonheur dans la famille et la fratrie, hors du monde matérialiste.