Le 6 avril 2016, ma chronique portait sur trois questions extraites du cahier de consultation publique pour le renouvellement de la Politique culturelle du Québec, en lien avec les relations arts-affaires. Un mois plus tard, Culture Montérégie déposait un mémoire recommandant de mettre en place une campagne nationale de sensibilisation et de valorisation du mécénat et de la philanthropie en culture; d’agir pour une meilleure formation des fiscalistes et du milieu culturel sur les avantages pécuniaires de l’investissement en culture; de développer des moyens pour soutenir la mise en place de campagnes de financement; et de bonifier le programme Mécénat Placements Culture.
Le 12 juin dernier, le gouvernement dévoilait enfin la nouvelle Politique culturelle du Québec Partout la culture et son plan d’action. Est-ce que l’attente en aura valu le coup ?
« Renforcer l’engagement individuel et collectif en culture »
La mesure 6 prévoit « moderniser le programme Mécénat Placements Culture » qui considérera désormais la taille et l’emplacement géographique des organismes dans la pondération. Également, le programme sera ouvert « à des collectes de fonds effectuées par des regroupements d’organismes ». La mesure 7 visant à « encourager la philanthropie culturelle par des mesures fiscales » prolongera le crédit d’impôt pour un premier don en culture. Cette mesure prévoit aussi la « promotion de la philanthropie culturelle auprès des milieux culturels, entre autres par l’offre de formation ». Les incitatifs proposés par le gouvernement ciblent davantage le milieu culturel que le milieu des affaires. Sans campagne nationale de sensibilisation à la philanthropie et à l’implication sociale, je doute que le milieu culturel puisse véritablement compter sur un plus grand engagement individuel et collectif.
« Encourager les approches transversales et le partenariat entre les organisations »
La mesure 38 souhaite favoriser le rayonnement des « entreprises exemplaires qui misent sur la culture comme levier de développement économique et de responsabilité sociale ». Les actions prévues consistent à recenser, « en dehors du domaine culturel, des entreprises répondant à ces critères » et de constituer « un répertoire fonctionnel sur le Web pour la mise en valeur et la promotion des entreprises sélectionnées ». Quoique l’objectif soit intéressant, le moyen proposé pour le déployer manque grandement d’originalité. Avec un budget prévu de 155 k$, l’encouragement risque de se réaliser à bien petite échelle.
Dans le cadre d’une entente avec le Courrier du Sud, Sabrina Brochu, agente de développement et de services aux membres à Culture Montérégie, et responsable du projet Arts Affaires Montérégie, publie chaque mois une chronique arts affaires. Avec la permission de l’hebdomadaire, nous les regroupons ici pour consultation. Bonne lecture!