Ce mois-ci, nous vous proposons la deuxième partie d'un portrait des différents programmes de financement pour vous aider à embrasser la transformation numérique en culture à tous les niveaux : création, diffusion et mise en marché. Pour lire la première partie, cliquez ici. Voici d’autres moyens de financer vos projets et de mieux embrasser la transformation numérique.
Pensez région
Avez-vous pensé aux fonds régionaux? Par exemple, dans le cadre des Ententes de développement culturel qu’établie le ministère de la Culture et des Communications avec les municipalités et MRC, des projets numériques peuvent être financés. Ces ententes peuvent notamment servir à l’achat d’équipements technologiques et ont permis l’implantation plusieurs médialab dans les bibliothèques québécoises. Les offres de projets doivent être adressées aux municipalités ou MRC signataires de ces ententes.
Les Ententes de partenariats territorial établies entre le CALQ et les MRC soutiennent des projets qui impliquent des initiatives de partenariat sur un territoire. Ces ententes sont très accessibles aux artistes professionnels pour la réalisation de leurs projets et la poursuite de leurs objectifs professionnels. Ici aussi, les projets faisant preuve d’innovation sont fortement encouragés.
Le Fonds d’appui au rayonnement des régions a, au nombre de ses priorités pour la Montérégie, le développement d’une identité rassembleuse par la culture. Une occasion de plus pour la mise en place d’initiatives numériques et innovantes.
L’Entente de développement numérique des entreprises touristiques peut également vous soutenir si vous êtes reconnus comme attrait touristique. Il peut servir à la création de contenus innovants destinés à enrichir l’expérience : vidéo immersive, réalité virtuelle, assistant-vocal ou encore des outils de partage de contenu généré par les utilisateurs.
Les appels de projets
Pour vous tenir au courant, il est nécessaire d’effectuer une veille régulière. Plusieurs programmes d’aide, même si ils peuvent être récurrents, sont ponctuelles. C’est le cas avec le CALQ qui propose un appel à projets en exploration et déploiement numérique pour les artistes et les organismes depuis 2018. Dans le cadre de l’Ententes de développement culturel, les villes procèdent de plus en plus à des appels de projets en créativité numérique. Pour demeurer informés, je vous suggère de consulter la section actualité sur le site du Plan culturel numérique du Québec. Vous abonnez à l’info-actualités de Culture Montérégie est une autre bonne façon de rester à l’affût.
Les équipements
Tout projet de transformation numérique entraîne des achats d’équipements ou de logiciels spécialisés et requiert même parfois des aménagements physiques particuliers. Le Fonds du Canada pour les espaces culturels répond à ce besoin en permettant l’acquisition d’équipements et en appuyant les projets de rénovation ou encore de construction. Il soutient aussi la réalisation d’études de faisabilité reliées aux espaces culturels. Depuis 2017, il a été bonifié pour favoriser l’émergence de Hubs créatifs.
Au MCC, c’est le programme d’aide aux immobilisations qui permet la mise à niveau des équipements et des infrastructures culturelles.
Repenser le financement
Les accélérateurs et les incubateurs sont des ressources souvent insoupçonnées pour valider et prototyper votre projet. Ils offrent un accompagnement et souvent un support financier. En Montérégie, Contimuums se veut une centrale pour des projets structurant en innovation entrepreneuriale et une vitrine pour la région. Voici d’autres incubateurs et accélérateurs pertinents :
- Lab culturelde Culture pour tous se destine à des projets qui permettent aux citoyens de s’approprier et de découvrir la culture grâce au numérique.
- Zù rassemble et propulse les créatifs du secteur du divertissement.
- MT Lab pour les entreprises en tourisme, culture et divertissement.
- La Piscine pour les entreprises et OBNL culturels en croissance.
- La Lune Rouge contribue à l’innovation, la créativité et l’esprit entrepreneurial.
- Quartier artisan pour les entreprises artisanales.
Les plateformes de financement participatif sont une autre alternative pour concrétiser vos idées. Par exemple, le récent Fonds Mille et UN pour la jeunesse peut vous aider à réaliser un projet s’adressant principalement au 15 à 29 ans. Cette initiative novatrice de 10 millions sur 5 ans allie l’approche du financement participatif à celui du soutien gouvernemental.
La formation continue et le perfectionnement individuel
Parfaire ses compétences peut être un tremplin pour entreprendre un éventuel projet numérique. Le service de formation continue de Culture Montérégie propose plusieurs cours destinés aux artistes professionnels et travailleurs culturels. Cette formation étant financée par Services Québec, elle est très accessible. Il est également possible de déposer une demande pour un perfectionnement individuel afin de répondre à un besoin de formation précis ou pour outiller votre organisme dans l’atteinte de sa maturité numérique.
Nouveaux programmes
Le 9 avril dernier, la Sodec dévoilait son Programme d’aide aux initiatives innovantes. Celui-ci arrive à point dans le contexte actuel où bon nombre d’entreprises culturelles se voient obligées de réinventer leur modèle d’affaires et de sortir de leur mission traditionnelle.
Le CAC en collaboration avec Radio-Canada vient de lancer l’initiative Connexion création pour permettre aux artistes et aux organismes artistiques de rejoindre leur public pendant la crise de la COVID-19. Il s’agit d’une aide allant jusqu’à 5 000 $ servant à adapter leur œuvre pour la diffusion en ligne.
Le Fonds Stratégie numérique, mentionné dans la première partie de cette chronique, vient d’assouplir ses règles pour permettre le dépôt en tout temps pour les demandes allant jusqu’à concurrence de 50 000$ pour ses trois volets. Il adopte également une approche plus flexible pour ce qui est de certaines activités et dépenses admissible durant la période de pandémie.
L’ère numérique nous oblige à être créatifs dans l’identification des sources de financement et à sortir des sentiers battus. Ceci devient d’autant plus vrai dans la situation de crise sanitaire qui nous afflige. Les bailleurs de fonds semblent être prêts à appuyer la prise de risques. Les Québécois et Québécoises démontrent un vif intérêt pour l’achat local. Pourquoi ne pas en profiter pour rêver à un numérique de proximité qui profiterait enfin aux créateurs d’ici ?
Pour poursuivre encore plus en profondeur, je vous invite à consulter ce bulletin spécial financement du CQAM.
Christian Laramée
Agent de développement numérique