Des conditions socioéconomiques précaires en culture

Le titre de cet article n’étonnera sans doute personne. Mais encore faut-il en faire la démonstration et tenter d’en saisir les raisons. Aussi, durant la dernière année, nous nous sommes penchés sur les conditions socioéconomiques des artistes et des travailleurs culturels.

Isabelle Menier, agente de documentation à Culture Montérégie, a effectué une recherche parmi les nombreuses études québécoises, canadiennes et internationales portant sur le sujet, de même que sur les facteurs qui y sont liés. En en résulte un Document de réflexion sur les conditions socioéconomiques des artistes et des travailleurs culturels en Montérégie, que nous vous invitons vivement à lire en suivant ce lien. La situation n’est pas rose. Vous serez à même de constater que beaucoup de travail reste à faire pour améliorer les conditions de pratique dans le secteur culturel.

Sous le revenu moyen

Le revenu moyen des artistes et des travailleurs culturels demeure plus bas que le revenu moyen de la population active, et ce, malgré un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne. On constate, de plus, que le revenu tiré de la création ne représente, la plupart du temps, qu’une petite partie du revenu des artistes, et que ceux-ci se trouvent bien souvent dans l’obligation de cumuler plus d’un emploi.  Comme en témoigne l’étude, cette situation précaire se trouve amplifiée par le fait que les artistes et les travailleurs culturels sont généralement des travailleurs atypiques, plusieurs d’entre eux n’occupant pas un emploi salarié à temps plein, ce qui signifie, dans la plupart des cas, sans protection sociale ni avantages sociaux.

D’autres facteurs importants

D’autres facteurs s’ajoutent à ceux directement liés à l’emploi pour influencer les conditions socioéconomiques difficiles du milieu culturel.  En Montérégie, les artistes peinent à trouver des locaux de création ou de production adéquats et abordables ou des lieux de diffusion professionnels. Inévitablement, la rareté de ces lieux nuit à l’avancement de leur carrière. Comme nous l’avons constaté dans d’autres analyses déjà publiées par Culture Montérégie, le financement public de la culture est inéquitable pour la région et cette situation se perpétue. La Montérégie se trouve au 16e et avant-dernier rang, en termes de financement public de la culture, avec des montants bien en deçà de la moyenne québécoise qui avoisine 70 $ par habitant, alors qu’en Montérégie ce montant est de 14,08 $.

Une réflexion s’impose

En publiant ce document de réflexion, Culture Montérégie entend démarrer quelques chantiers et souhaite consulter le milieu culturel et les décideurs au sujet des causes du manque de financement public dans la région, du financement privé et de la philanthropie, des besoins pour des lieux de création, de production et de diffusion en Montérégie, et de la reconnaissance du travail de l’artiste. Nous voulons concerter les différents partenaires du développement culturel régional pour passer en mode solution.

À suivre.

Nancy Bélanger

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